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3 octobre 2019

Les pirouettes de Didier Guillaume

«  J'ai décidé de quitter la vie politique. Je vais démissionner de mon mandat de sénateur dans les semaines qui viennent. Cette décision est mûrement réfléchie. Personne. Ni à gauche ni à droite. Pas même lui. Ni dans le vieux monde, ni dans le nouveau. À quoi, à qui l'ancien président du groupe socialiste au Sénat, vice-président de la chambre haute sous la présidence Hollande, doit-il cette opportunité ? Les avis divergent, mais au fond, se recoupent. Pour certains de ses détracteurs, dont d'anciens amis, Didier Guillaume doit son salut ministériel à sa cupidité. Cet aspect, qu'il ne soupçonnait pas, le refroidit et l'amène à renoncer. «  Pas question de se contenter de couper des rubans, je suis un homme d'action  », se justifie-t-il. Le Drômois retourne donc au Sénat, mais change de fauteuil : l'ancien directeur de campagne de Manuel Valls durant la primaire de la gauche, ouvertement Macron-compatible, quitte le groupe socialiste pour s'installer avec les Radicaux. S'il fait la une du magazine du Monde sous le titre "L’ambitieux Monsieur Griveaux", et si Le Point lui consacre aussi un portrait, cette semaine, c’est surtout parce qu’il agace. En dehors du petit cercle des macronistes de la première heure, ils ne sont pas nombreux, même autour du chef de l’État, à vanter ses mérites. Gaffeur, Benjamin Griveaux manquerait surtout "profondément" de "psychologie" me confiait récemment un de ses camarades de gouvernement, qui l’aime pourtant bien. Souvenez-vous, au mois de décembre, de ce coup de colère de Gérard Larcher, en pleine séance de questions au Sénat :"Je rappelle à tous que c’est MOI qui préside la séance, et MOI SEUL !". Fâché tout rouge, Gérard Larcher, l’index menaçant, tremble de rage sur les images, le regard noir lancé en direction du ministre, assis au premier rang. Autant dire une insulte pour le ténor des Républicains de près de 30 ans son aîné, et qui cumule quelques 7 années de présidence de la chambre haute au compteur. Les relations entre Gérard Larcher et Emmanuel Macron ne sont plus au beau fixe depuis que le sort du Sénat a été évoqué dans la lettre que le chef de l'État a adressée aux Français. Tout avait si bien commencé entre eux, apprend-t-on dans Le tueur et le poète, de Maurice Szafran et Nicolas Domenach. La veille de son investiture, le président fraîchement élu avait sollicité le président du Sénat : "Explique moi la France", qui avait-il demandé, faisant rosir de plaisir le sénateur. À ceux qui s’interrogent sur le langage quelquefois étonnamment fleuri d’Emmanuel Macron, les journalistes Nicolas Domenach et Maurice Szafran apportent quelques réponses. Un chapitre en particulier lève le voile sur son côté philosophe, pétri de culture classique, d’un côté, et puis de l’autre son goût immodéré pour les dialogues de Michel Audiard, et pas seulement ceux des Tontons flingueurs. La semaine dernière, la France entière découvrait le nouveau gouvernement. Parmi les personnalités qui accompagneront Emmanuel Macron : Mounir Mahjoubi, 33 ans, nommé secrétaire d’Etat au Numérique. L’occasion pour Maddyness d’aller sonder ses proches et anciens collaborateurs pour savoir ce qu’ils pensent du benjamin de cette nouvelle « promotion ». Certains louent son ambition, d’autres soulignent sa capacité de travail. Tous reconnaissent ses compétences numériques et son intelligence qui l’ont guidé jusqu’au gouvernement. À seulement 33 ans, le benjamin de l’équipe d’Edouard Philippe a logiquement hérité du secrétariat d’Etat au Numérique, après avoir piloté la stratégie en ligne d’Emmanuel Macron durant sa campagne. Et sa nomination ne doit rien au hasard : entrepreneur précoce, travailleur acharné et geek dans l’âme, il correspond parfaitement à la ligne politique que le nouveau président souhaite incarner. Pas tout à fait. « Il a eu un parcours pas simple, sa famille avait très peu de moyens, se souvient Mercedes Erra qui l’a recruté quinze ans plus tard au sein de l’agence de publicité BETC. Il était très susceptible sur les questions d’immigration mais c’est de là qu’il a tiré sa niaque. Je viens de m'entretenir avec Alain Finkielkraut pour l'assurer de mon soutien absolu», a annoncé sur Twitter le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. «Honte aux auteurs de ces menaces répugnantes et à leurs complices», a lancé Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale. «La bête immonde tapie dans l'anonymat d'une foule. Ceux qui insultent ont le visage découvert. J'espère qu'ils seront identifiés, poursuivis et lourdement condamnés», a renchéri le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. «Nous devons être rassemblés et forts face à ces haineux, racistes et antisémites, qui menacent la République et notre démocratie», a estimé son collègue Franck Riester, ministre de la Culture. «Vous êtes chez vous, M Finkielkraut, qu'on soit ou non d'accord avec vous. En revanche la foule haineuse qui vous poursuit abuse de sa liberté et de notre démocratie. Honte à elle», a écrit la ministre des affaires européennes Nathalie Loiseau. De nombreuses figures de l'opposition ont également dénoncé ces actes et apporté leur soutien à l'académicien. Révoltante confirmation de ce qu'Alain Finkielkraut a pointé lui-même: l'antisémitisme se drape dans les habits de l'antiracisme et se nourrit de la chasse aux prétendus islamophobes. Quand ouvrirons-nous les yeux? De son côté le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau a présenté un «soutien total à Alain Finkielkraut odieusement insulté par des sauvages» tandis que Sébastien Chenu, député Rassemblement National, a dénoncé des «insultes haineuses et honteuses». «L'agression d'Alain Finkielkraut aujourd'hui est un acte détestable et choquant, qui illustre la tentative d'infiltration du mouvement des Gilets Jaunes par l'extrême-gauche antisémite», a estimé pour sa part Marine Le Pen, la dirigeante du RN. Ian Brossat, tête de liste PCF aux européennes, a estimé qu'»on peut détester les idées de Finkielkraut», mais que «rien ne peut justifier qu'on s'attaque à lui en tant que juif». Les enseignants français sont moins nombreux que leurs collègues européens à déclarer proposer à leurs élèves chaque semaine des activités susceptibles de développer leurs stratégies et leurs compétences en compréhension de l’écrit. Scammacca a recensé 67 études publiées entre 1980 et 2011 qui montrent l’efficacité d’un ensemble d’interventions sur les progrès des élèves faibles lecteurs. C’est une politique plus substantielle que de distribuer des tablettes comme la semeuse distribue le blé… La compétence numérique approfondie de nos élèves pourra ainsi se développer mais dans un sens humaniste. Ça choque un peu que l’on ne soit pas capable dans ce pays où la centralisation est une valeur, où l’égalité est une valeur plutôt, ça choque un peu que l’éducation nationale fasse deux poids, deux mesures. Le ministre de l’Education présente par ailleurs lundi au conseil supérieur de l’Education un projet de loi, qui vise notamment à rendre la scolarité obligatoire dès l’âge de trois ans à la rentrée 2019, contre six actuellement. Le porte-parole du gouvernement explique qu'il est locataire à Paris car les prix immobiliers sont trop chers pour lui permettre d’acheter son appartement. Les prix immobiliers à Paris ont-ils à ce point flambé que même un ministre ne pourrait plus devenir propriétaire ? Dans une longue interview accordée à Brut mercredi 16 janvier, le Secrétaire d'Etat et porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux s'est notamment confié sur ses revenus et sa situation de locataire. En revanche, il pointe du doigt la cherté du logement dans la capitale. Ses propos collent-ils à la réalité de sa situation personnelle ? Effectivement, la rémunération d'un Secrétaire d'Etat, fixée par un décret de 2012, s'élève à 9.943 euros brut par mois. Ce qui correspond globalement au montant net avancé par le secrétaire d'Etat. Précisons que lorsqu'il était directeur de la communication d'Unibail Rodamco, il émargeait en 2016 à 174.588 euros nets par an, soit près de 14.600 euros nets par mois. Par ailleurs, et ce n'est une surprise pour personne, les prix de l'immobilier à Paris crèvent les plafonds. MeToo. Et peut-être aussi parce qu’elle se considère un peu «membre de la grande famille du cinéma» alors que Mélissa Theuriau adapte son premier roman, «Pas plus de 4 heures de sommeil» (éd. Stock). Après dix mois en poste, elle est fière d’avoir fait de son portefeuille un sujet de débat majeur. BalanceTonPorc l’ont bien servie. En politique, ne pas avoir de chance est une faute professionnelle. Si elle en est là, Marlène Schiappa le doit en partie à ses filles. A la naissance de la première, en 2007, elle plaque son CDI dans la pub, chez Euro RSCG afin d’avoir plus de temps pour s’en occuper. Elle s’établit à son compte mais, angoissée, le sommeil perturbé par l’allaitement, elle travaille la nuit, lance un blog et un réseau de mères actives, Maman travaille. Elle part s’installer au Mans, où le maire PS la repère. «Elle a déboulé dans mon bureau avec ses petites filles. C’était la première fois que je voyais ça, et ça valait tous les discours théoriques», se souvient Jean-Claude Boulard. Il lui propose de rejoindre sa liste en 2014, puis la nomme adjointe à l’égalité. «Je suis juste un ordinateur qui a le logiciel Macron et l’application Philippe», relativise ce faux modeste. Il faudrait être naïf pour croire que l’ancien socialiste ne sait pas jouer des coudes. Pour s’imposer à la tête du parti, il a évidemment distillé quelques piques, notamment contre son plus sérieux rival, Benjamin Griveaux. Lui jure qu’il a hésité avant de dire «oui». Mais, pour le chef de l’Etat, il n’y avait pas photo. Un ancien député PS, élu de province, au style populaire et pas techno… on aura du mal à trouver mieux. Le défi qui attend Christophe Castaner n’a rien d’une sinécure. Il va lui falloir transformer une vaste communauté d’internautes en parti. « En Marche ! “en même temps”. Il faut inventer un contenu à tout ça», annonce-t-il avant d’ajouter : «On a un problème de barycentre.» S’il convient que le début du mandat penche plus à droite, il promet un rééquilibrage. «Si je réussis, je rentre dans le sommet de la Ligue 1», confie-t-il. Alors, tous les rêves seront permis. Même les plus audacieux : le ministère de l’Intérieur.

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